Mireille, Monique, Bruno et Jacques
sont allés déposer sur chaque sépulture, une gerbe de Chrysanthèmes. Les
tombes des Compagnes et Compagnons disparus ont donc chacune, été fleuries,
Certain.e.s de ces Compagnes ou Compagnons, nous ne les avons pas connu.e.s... Mais la vie d'une Communauté, comme la nôtre, c'est aussi le souvenir, se souvenir, en voyant et en sachant d'où l'on
vient...
Mémoire et projection, constituent une autre forme du passé et du futur, du passé, et donc d'un
tremplin pour le futur...
Notre actuel Projet immobilier, mais pas seulement immobilier, se fonde, à l'évidence, sur cette histoire, la nôtre, celle de
cette première Communauté de Femmes, commencée, à peu de choses près en 1954, autour de la "Cité de la Joie" du Plessis-Trévise.
C'est Bruno qui a vu pour l'organisation, avec les responsables, et a assuré la concrétisation de l'idée,... en l'espèce
déposer une gerbe sur chaque tombe.
Calcul laborieux, mais efficace : Merci Bruno.
C'est aussi Bruno qui a commandé les fleurs chez Carmen, comme chaque année.
Mireille, Monique, Bruno et Jacques étaient de la partie.
Ce matin donc, dès le retour du "Trafic", le "9 places" de la Communauté, - Luigi était allé
faire les courses -, nous avons récupéré les pots chez la fleuriste, place du monument, (warning en double file), et nous voilà partis vers le cimetière.
Coup de chance, une place était disponible, juste devant de l'entrée
principale...
Au fur et à mesure, nous avons successivement honoré Doudou, (Janine),.. tout en regrettant que les cendres de
Jean-Claude, son compagnon, n'aient pas, à ce jour, rejoint la sépulture…
Bruno se déclare résolu à reprendre contact avec la fille de Doudou, afin de récupérer l'urne
précitée…
Vaste question !
A suivre...
Puis nous sommes allés voir Serge, et évoqué sa voix de stentor, lorsqu'il était à la vente des meubles, avant de
rejoindre la librairie de la Communauté.
Chaque figure est marquante,... il y a celles que nous avons connues, et celles dont on parle encore...
Nous sommes restés un petit temps aussi devant la stèle de Dominique, le compagnon de Mireille, souvenirs,
souvenirs...
Ensuite, ce fut le carré collectif où est enterrée notamment notre Amie Suzanne Renard, (cf. Photo), puis, pas très loin, la
tombe de Mado…
Un mot sur Suzanne Renard, cette "Marinette" que l'Abbé Pierre avait repérée sur le bateau qui l'amenait, pendant la
Résistance, de Toulon en Afrique du Nord.
(Les Marinettes étaient ces femmes, -marins donc-, qui remplaçaient les marins mobilisés pour la guerre)...
Et Suzanne Renard, repérée à cette occasion par l'Abbé Pierre, fut donc la première responsable de la Communauté à sa
création.
Elle n'a donc pas quitté le Plessis-Trévise...
Après, ce furent moult et moult nouvelles recherches,... notamment celle de la tombe de Denise et Riton, puis celle de Laura,
Laura Mayer, l'ancienne dénomination de la boutique devenue depuis, "Le Carré d'Emmaüs "...
Ce type de déambulation permet de poser, et de se poser ces questions que, pris dans le quotidien,... nous ne sommes pas en
capacité de faire émerger...
En l'espèce, et ce fut une interrogation collective... "Mais qu'est donc devenue la plaque de la "boutique Laura Mayer" ?,...
remplacée par cette autre plaque : "Le carré d'Emmaüs"
Le temps passe, vite, très vite, nous trouvons ensuite la pierre de Danielle et Chéa.
Nous avons terminé la visite en déposant des fleurs sur la tombe de Jacqueline, Compagne elle aussi “historique”, préposée
naguère, avec bien d'autres, comme Mado, citée tout à l'heure, à la fabrication des matelas de laine,... et à cette occasion nous avons évoqué le jour de la cérémonie liée à sa
disparition.
La météo, à ce moment, était exécrable, et Bruno se souvient de l'état des feuillets de papier, déployés à l'occasion des
quelques mots prononcés, à l'époque… et qui, outre la pluie étaient agités par un vent qui soufflait en tempête…
Ce 1er novembre, le ciel était gris, mais il ne pleuvait pas, contrairement aux prévisions de la météo.
Un moment de mémoire, de souvenir, et de convivialité.
Remember !
Mais le 1er novembre c'est quand même mieux avec des fleurs... pas Bizet qui va nous démentir.
Amitiés solidaires et à bientôt